Crise hospitalière : «l’heure est aux mesures rapides, ambitieuses, fortes et durables»

Session publique du 20 juin 2022.

Question d’actualité de Luc BINSINGER :

Conseiller départemental du canton de Jarville-la-Malgrange

Madame la Présidente,
Mes chers collègues,
L’été sera chaud et je ne vous fais pas uniquement état de considérations climatiques !
En effet, notre hôpital souffre ! Selon un décompte effectué par l’association Samu-Urgences de
France, ce sont pas moins de 120 services d’urgence qui ont été contraints de limiter leur activité ou
qui s’y préparent à l’horizon de la période estivale.
À titre d’exemple, le 31 mai dernier, la Polyclinique de Gentilly a fermé ses urgences jusqu’au 2 juin
en raison de difficultés liées au recrutement de médecins. Un déséquilibre exceptionnellement
compensé par l’action des professionnels du CHRU de Nancy, mais à quel prix ?!
Cela est avéré, nous rencontrons aujourd’hui un risque de rupture dans l’accès aux soins. Cette
situation nous interpelle, nous bouleverse et nous préoccupe.
Burn out, démissions, manque de moyens, charge de travail toujours plus importante… tous ces
maux conduisent les urgences à fonctionner de façon dégradée depuis plusieurs mois, sans
perspective réelle d’amélioration pour ceux à venir.
Dans l’attente des conclusions de la mission flash sur l’accès aux soins urgents et non programmés
conduite par le Professeur François BRAUN, nous sommes convaincus de la nécessité de disposer
d’une action partenariale renforcée, coordonnée par l’État et associant étroitement nos collectivités
de proximité.
Car nous pensons qu’une partie des réponses se trouve dans des changements structurels,
systémiques, en nous appuyant sur les initiatives issues du terrain que nous – maires, présidents de
CCAS ou deCIAS, élus locaux… – avons éprouvé depuis le début de la crise sanitaire.
Pour paraphraser le Président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric VALLETOUX, « l’heure
est aux mesures rapides, ambitieuses, fortes et durables ».
Dans ce contexte, notre groupe invite le département de Meurthe-et-Moselle ‘à être un phare en
cette période troublée. Bien que l’exercice de la compétence en matière de santé publique relève
pour l’essentiel de l’État, il nous apparaît inconcevable qu’une collectivité qui se veut « proche et
solidaire », compétente sur les politiques publiques liées à l’action sociale et à la solidarité entre les
territoires, ne s’engage pas davantage dans cette réflexion et dans une dynamique institutionnelle
que nous appelons de nos vœux.
Cette crise – ou plutôt devrais-je dire ces crises ! – commandent de bousculer l’ordre établi, de
s’affranchir des habitudes et de mettre toutes les options sur la table, de façon organisée,
pragmatique et réfléchie. Soyez-en assurée, Madame la Présidente, nous y prendrons toute notre
part.
Je vous remercie.
Luc BINSINGER