Fermeture de classes

Session publique du 25 mars 2024.

Intervention de Jean LOCTIN :

Conseiller départemental du canton Nord-Toulois

 

Madame la présidente,

Chaque année, alors que nous œuvrons avec détermination à construire l’avenir de nos enfants en favorisant les conditions de leur épanouissement éducatif, chaque année hélas, nous sommes confrontés, en guise de voeux de l’Education nationale, à des fermetures de classes, là où elles demeurent particulièrement utiles, en milieu rural, là où la densité démographique sert de prétexte aux décisions les plus absurdes.

Les fermetures de classes, c’est la première marche de l’échafaud dont la sentence conduit invariablement à la fermeture définitive de l’école ravissant les statisticiens dont le chiffre est l’alpha et l’oméga !

Les enfants sont dans un premier temps répartis en classes de plusieurs niveaux avec des effectifs encore plus importants que les moyennes dont se réjouit encore dernièrement le Rectorat : pensez donc ! 21,3 élèves en moyenne cette année contre 22,9 il y a six ans. La belle affaire !
A Rogéville, charmant village de la Petite Suisse Lorraine, dont les parents d’élèves ne s’en laissent pas compter, ce sera désormais 28,5 enfants par classe !

Fermer des classes, avec si peu de considération, c’est favoriser la dégradation de l’enseignement, la désorganisation de l’école et la réduction des activités scolaires et sorties pédagogiques.

Rogéville n’est pas la seule commune dans ce cas même si j’ai la faiblesse de ne retenir que celle-ci à titre d’exemple ; j’aurais pu citer Blénod-les-PàM, Conflans, Joeuf, N.Maisons, Vandoeuvre, … parmi les 54 postes qui sont supprimés !

Madame la présidente, ce combat est injuste parce qu’il pénalise à sens unique et à double titre :

  • d’une part, nos efforts ne sont pas reconnus à la hauteur de notre engagement, ceux auprès des élus et des familles pour les aider à faire de leurs écoles des lieux où les enfants sont instruits, s’épanouissent et découvrent le vivre ensemble.
  • d’autre part, c’est avec des deniers publics que nous, élus du département, finançons avec leurs impôts les écoles à construire, à rénover, à équiper, tout ça pour aboutir à un gâchis d’argent public, 250.000€ ici, 100.000 € là au titre de l’appui aux territoires !

Madame la présidente, puissiez-vous exiger, et je pèse mes mots, exiger de l’Education nationale, parce qu’on parle d’égal à égal, en la matière vu les moyens que nous y consacrons, exiger une concertation permanente et la production des effectifs scolaires sur plusieurs années, bien avant les sentences qui tombent « comme à Gravelotte » en juin sans même prendre en compte, au passage, le vote « négatif » des élus qui siègent au CDEN ! C’est inadmissible !

Dès lors, nous pourrions discuter du financement des infrastructures scolaires de nos communes et syndicats, et être ainsi plus efficients, dans l’intérêt des élus et leurs concitoyens.

Je vous remercie de m’avoir écouté

Jean LOCTIN