Covid-19 : Les conditions de vie de nos aînés

Session publique du 22 mars 2021

Intervention de Jean LOCTIN :

Conseiller départemental du canton de Nord-Toulois

 

Madame la présidente,

 

En raison de la pandémie que nous connaissons, le fonctionnement de notre collectivité a été profondément bousculé et les informations, voire les décisions, que nous aurions dû partager ou prendre ensemble ont été souvent limitées au cercle très réduit de votre exécutif.

Nous ne pouvons que le souligner, le dénoncer, tant le leitmotiv de la « démocratie participative » décliné ad nauseam par votre majorité s’arrête opportunément aux portes de cette assemblée.

Nous ne prenons connaissance que par bribes ou par indiscrétions des relations « d’entre soi », entre gens de pouvoir, que vous partagez avec les gens de l’ARS.

L’ARS, une institution, il n’y a pas d’autre qualificatif, dont de nombreux parlementaires souhaitent le contrôle, à l’exemple des conseils d’administration des hôpitaux, pour canaliser ses dérives autoritaires.

Quel a été madame, et chère collègue, votre combat à ce sujet ?

Quelle part de responsabilité, ou d’accommodement, portez-vous dans le choix de mesures désormais inacceptables et illégales pour les résidents de nos EHPAD, qui ont été contraints d’accepter des conditions de vie inhumaines ?

Je dis bien inhumaines, tant certaines ou certains, si soucieux de produire des statistiques vertueuses ne compromettant pas leur avancement professionnel, se sont attachés à imposer des conditions de vie draconiennes en totale méconnaissance de l’ordonnance du Conseil d’Etat n° 449759 en date du 3 mars 2021, s’appuyant toujours, non sur la loi, un décret ou une circulaire, mais sur de simples « recommandations fortes » de leur hiérarchie.

C’est, madame la présidente, la mise en place d’un univers carcéral que votre silence a cautionné : pas de visite extérieure, confinement en chambre, repas pris en compagnie de sa solitude !

Sur notre département, près de 6 500 personnes, résidant dans 74 EHPAD, sont encore soumis aux règles de médecins référents, décidant de leurs actes sans aucun contrôle. Ces résidents doivent mourir sans avoir contracté le COVID !

Sous prétexte que quelques-uns refuseraient cette vaccination, c’est l’ensemble des résidents qui se trouve puni, pour préserver ceux qui s’en dispensent, alors que 80% sont désormais vaccinés, avec les deux doses requises pour être regardés comme tels.

Là où vous seriez habituellement si prompte à vous insurger, votre silence est étourdissant !

Dernièrement, madame la présidente, la plus haute juridiction administrative de notre pays, le Conseil d’Etat a rappelé l’existence d’une atteinte grave et manifestement illégale à une de nos libertés fondamentales, dans la gestion sanitaire actuelle des EHPAD.

Malgré les chiffres que je viens d’évoquer, la détermination d’obstruction de l’administration sanitaire s’est manifestée par une saisie du haut conseil sanitaire, en totale méconnaissance de l’ordonnance du Conseil d’Etat. Les avancées sont encore mineures…

L’ARS du Grand Est bénéficierait-elle de votre indulgence coupable, n’ayant pas connaissance d’une quelconque action en justice de votre part pour la faire respecter cette décision de justice ?

Pouvez-vous nous indiquer si ce combat pour nos résidents vous intéresse et quelle action forte allez-vous prendre enfin avec l’appui de l’ensemble de nous tous ?

Je vous remercie.

Jean LOCTIN