Revenu de Solidarité active (RSA)

Séance publique du 23 juin 2025

Intervention de Jean LOCTIN

Conseiller départemental du Canton du Nord-Toulois

Madame le Préfet,

Actuellement, un million huit cent mille allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) bénéficient de douze milliards d’euros d’aide, par an.

Dans notre Département, notre collectivité a depuis cinq ans et, pour ne pas être trop cruel, consacré un total de 748 M€ pour accompagner, en moyenne, 22.000 personnes, nombre qui n’a pas sensiblement baissé depuis 2020.

Cette aide alimente également 79 structures de l’IEA, insertion par l’activité économique, dont nous avons demandé à plusieurs reprises et depuis plusieurs années que leurs comptes et leurs bilans soient examinés afin de mesurer si les objectifs fixés avaient été atteints; demande restée sans suite de la part de la majorité départementale !

Nous considérons en effet que le RSA doit être une aide temporaire lorsqu’on est frappé par un licenciement, un accident de la vie ou une incapacité à travailler.

Face à des formulations politiques qui proposent d’en doubler le montant et de supprimer l’obligation de recherche d’emploi, nous considérions, et l’assumons, qu’il est primordial de privilégier le retour à l’emploi, accompagné sur un temps adapté mais non sur un principe d’assistanats au-delà d’un temps long !

*Comment faire accepter à une majorité de nos concitoyens, l’idée de doubler le montant du RSA et supprimer concomitamment l’obligation de rechercher un emploi, trop stigmatisante ?

*Comment prôner l’objectif du territoire zéro non-recours (TZNR) lorsqu’au bout de la première expérimentation les lieux d’accueil et d’orientation disparaissent des sites où ils étaient installés ?

*Comment se plaindre sans cesse de « l’avance de l’Etat », et de son côté, faire supporter à nos concitoyens la mises en place d’un Revenu d’émancipation jeune (REJ), sans aucune contrepartie, moyennant un million d’euros par an ?

*Comment enfin ne pas s’interroger sur le bon emploi d’autant d’argent public, sans s’assurer de contrôles stricts ?

Pour notre part, alors qu’un quart des bénéficiaires du RSA le perçoivent depuis plus de 10 ans et que plus d’un tiers d’entre eux ont moins de 35 ans, sans doute les efforts pour rentre cette politique de retour à l’emploi n’ont-ils pas été efficaces, que le laisser-aller l’a emporté sur la volonté de rentre une dignité par le travail à ceux de nos concitoyens les plus éloignés du monde du travail.

Aussi, Madame le Préfet, lassés de demander une plus grande implication, une plus grande détermination à rassembler et à « manager » les associations auprès desquelles le Conseil départemental à délégué ses devoirs, nous vous serions reconnaissant d’exercer votre contrôle sur le fonctionnement et les résultats de ces associations auxquelles, chaque année, nous reversons pas moins de 8 millions d’euros de l’Etat.

Je vous remercie pour votre réponse.

Jean LOCTIN