Session publique du 31 mars 2025
Intervention de Catherine KRIER
Conseillère départemental du Canton Grand-Couronné
Madame la Présidente,
La situation des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance ne cesse de se dégrader, et pourtant, le nombre de familles d’accueil continue de diminuer.
Meurtris et perturbés par une enfance déjà trop cabossée, ils sont sous la protection de la PMI et sont placés à la pouponnière. S’ils y sont certes très bien accueillis et très bien entourés, ils y restent souvent trop longtemps dans l’attente d’un placement auprès d’une famille, d’une assistante familiale, qui malheureusement se font de plus en plus rare! J’ajouterais également que la pouponnière elle-même fait face à des difficultés, avec des conditions de travail qui semblent se dégrader et un manque de places qui complique encore davantage le prise en charge de ces tout-petits.
Personne ne remet ici en cause les efforts qui sont déployés pour inciter et recréer « la vocation » car, en d’autres temps, il y avait beaucoup d’assistantes familiales dans les communes et les villages de notre Département.
Pour autant, le constat est là; un manque crue d’accueil pour notamment ces enfants trop petits pour côtoyer des camarades déjà trop grands pour eux!
Si ces structures d’accueils offrent un cadre sécurisant, ils ne remplacent pas un foyer familial, encore moins pour les plus petits, qui ont besoin de repères et d’un attachement stable dès leurs premières années de vie.
Or, chaque année, 100 enfants restant en attente d’un placement en famille d’accueil. Ce chiffre est alarmant et souligne un problème de fond: de nombreuses personnes pourraient s’engager mais hésitent, freinées par un manque de visibilité sur les conditions de cet engagement et surtout par la crainte de ne pas être suffisamment soutenues. Le Département ne fait sans doute pas assez pour rassurer et accompagner celles et ceux qui envisagent de devenir assistants familiaux.
Certes, des efforts ont été déployés, notamment avec l’adhésion à l’opération de « parrain-marrainage de proximité » issue de la loi Taquet du 7 février 2022. Pourtant, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
En 2025, vous avez également programmé plusieurs réunions d’information sur le métier d’assistant familial, dont deux ont déjà eu lieu à Lunéville et Homécourt, et une troisième se tient aujourd’hui à Nancy.
Pouvez-vous, Madame la Présidente, nous faire un premier retour sur ces rencontres? Quelle a été la participation ? Quelles sont les principales craintes exprimées par les participants ? Ont-ils le sentiment que le Département leur garantit un accompagnement suffisant ?
Beaucoup hésitent à franchir le pas, craignant un manque de soutien et d’accompagnement une fois en fonction. Sans un véritable effort pour rassurer et valoriser ces engagements essentiels, le nombre de familles prêtes à accueillir des enfants risque de ne pas suffire aux besoins.
Enfin, comme l’a souligné récemment Marie-José Amah en évoquant les adolescents du lieu de vie Gouvernail à Mousson, il est impératif de prendre garde aux structures d’accueil collectif, qui ne peuvent constituer une solution pérenne pour ces enfants.
Notre responsabilité est de tout mettre en œuvre pour que le métier d’assistant familial retrouve de l’attrait et que les familles se sentent véritablement accompagnées dans cette mission essentielle.
Je vous remercie pour votre réponse.
Catherine KRIER