À quand un vrai projet pour le château de Lunéville?

Session publique du 30 mars 2017.

Question d’actualité de Catherine PAILLARD :

(Conseillère départementale du canton de Lunéville 1)

Monsieur le Président,

Vous l’avez bien compris, j’aime la ville de Lunéville et son Château.

Depuis le 17 mars, notre département est devenu propriétaire de la dernière partie dont il n’avait jusqu’à présent pas la jouissance, et qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes propriétaire à 100% de l’ensemble du petit Versailles lorrain.

Après une longue période d’attente, il est donc désormais de votre devoir, Monsieur le Président, de lui redonner toutes ses lettres de noblesse.

Fortement endommagé par un incendie en janvier 2003, Michel Dinet s’était engagé à ce que la prime d’assurance perçue soit intégralement affectée à la restauration du château. Notre collectivité a encaissé une somme de plus de 26 millions d’euros dont une partie non négligeable de plus de 8 millions d’euros reste disponible.

Après la rénovation de la chapelle, livrée en septembre 2010, le département a engagé un certain nombre de travaux, façades, toitures, hall d’honneur, cour et jardin … sans qu’un véritable projet structurant, économique et touristique, accompagne la renaissance du Château.

En parallèle, le Conseil Général, c’était lui à l’époque, a fait l’acquisition de la halle aux grains ancien entrepôt MétalEst pour près d’1 million d’euro : 500.000 € inscrits en 2012 et 100.000 € en 2014 afin « d’arranger » cet entrepôt destiné à un atelier permanent et résidence d’artistes !

Une étude, 20.000 € en 2010, a évalué la possibilité de relier le Château et la Halle aux grains par une passerelle de jonction. Les conclusions n’ont jamais été publiées.

Nous sommes en droit de nous demander quelle est l’utilité de cet achat où quelques expositions sont ponctuellement programmées alors que la réhabilitation du château est loin d’être terminée.

Les prochaines restaurations vont concerner les galeries et salons :

► Le budget primitif de 2016 a permis d’inscrire 170.000€ pour le recrutement d’un maître d’oeuvre et la mise en place d’un concours d’architecte.

► 437.000€ de crédit ont été votés pour 2017. Ils doivent permettre la réalisation du concours d’architecture, l’étude d’avant-projet de maîtrise d’œuvre et l’instruction des déclarations et autorisations de travaux.

► Une autorisation de programme de 2,7 millions d’euros a été prévue pour ces travaux mais à quelle date ?

 

Les acteurs locaux que sont la ville de Lunéville, la Communauté de Communes du Territoire de Lunéville à Baccarat et notre département sont prêts. Nous nous sommes rencontrés et avons convenu de travailler ensemble. A quand cette réalité ?

A ce jour, malgré plusieurs réunions entre élus et techniciens, les contacts entrepris n’ont pas encore aboutis à un début de projet concerté !

Lors d’une rencontre à Metz entre un certain nombre d’élus de notre groupe UDC et le Président de Région, Philippe Richert, nous avons pu échanger sur cette question du devenir du Château.

Quelle surprise d’entendre de sa part qu’il attendait toujours de la part de notre département, un projet conceptualisé et chiffré afin d’étudier conjointement la possibilité d’une intervention financière de la Région Grand-Est.

Monsieur le Président, les collectivités locales sont convaincues, les partenaires, Région, Etat, Europe doivent-être rapidement associés pour qu’enfin soit lancé un vrai projet autour du Château de Lunéville.

Vous affirmez très régulièrement que le dossier « Château » avance et que nous travaillons tous ensemble.

Aujourd’hui, nous attendons la nomination du préfigurateur du projet, administrateur au demeurant, nouvelle étape qui au bout de plus de 14 ans ne nous a pas encore permis de faire de notre Château un lieu reconnu ici et ailleurs.

Je reste déterminée sur l’objectif à atteindre mais je crains, Monsieur le Président, que nous n’ayons pas la même notion du temps pour y parvenir !

Je vous remercie pour votre réponse.

 


Réponse de Nicole CREUSOT :

(Conseillère départementale du canton de Nancy 3)

Mes chers collègues, Chère Catherine,

Je vais vous faire un aveu : nous aussi, nous aimons Lunéville et son château, et nous ne cessons de le démontrer.

Je m’étonne de votre question concernant la restauration de la galerie. Vous êtes membre du jury du concours de recrutement de l’équipe de maitrise d’œuvre. Le calendrier prévisionnel des travaux vous a déjà été présenté à l’occasion du jury réuni le 11 janvier dernier. Je vous rappelle donc que le début des travaux est envisagé au dernier trimestre 2018, après toutes les procédures préalables nécessaires.

Vous évoquez les conclusions d’une étude de jonction par une passerelle reliant le château à la halle. Si cette étude a bien été envisagée, elle n’a finalement pas été menée. La halle, comme le reste du château et de ses dépendances, feront l’objet de discussions que nous aurons à mener avec nos partenaires. Le Président et moi-même indiquons depuis plus de deux ans que nous souhaitons désormais avancer en co construction avec nos partenaires sur le devenir de ce site emblématique. Vous appelez à un travail commun et, paradoxe, aujourd’hui, vous nous reprochez de ne pas avoir transmis au Président du Conseil régional un projet déjà ficelé.
Nous avons écrit à tous nos partenaires le 1er juillet 2016. Tous, et notamment votre commune, nous ont répondu dans un délai raisonnable en adhérant à la démarche proposée. Tous, sauf la Région Grand Est qui a mis près de 8 mois à nous adresser sa réponse, finalement parvenue le 13 février dernier. Nous aussi, nous avons pu trouver le temps long. L’aspect positif est que la Région nous a indiqué sa volonté de participer au comité de pilotage du Château qui va réunir l’ensemble des partenaires avant l’été.

L’autre bonne nouvelle est que nous ne sommes pas restés les bras croisés, en attendant. Nous avons pu obtenir la session à un prix symbolique de la partie militaire du Château. Par cette acquisition, nous avons redonné au Château une unicité de propriété. Etape préalable mais essentielle au projet de développement que le Conseil départemental souhaite porter.

A travers cette acquisition, nous avons posé une nouvelle pierre du projet ambitieux que Michel DINET a commencé à bâtir en 1999, projet contrarié par le terrible incendie de 2003. Aujourd’hui, le département s’est engagé dans une démarche partenariale permettant d’inscrire ce bâtiment exceptionnel dans un modèle économique refondé et permettant également de rendre plus lisible et plus immédiate la compréhension d’un Château vivant depuis des siècles au cœur de l’Europe.
Une nouvelle fois, ma chère collègue, je renouvelle notre souhait de pouvoir compter sur votre appui et votre engagement pour contribuer à faire aboutir ce projet dans l’intérêt des Lunévillois et des Meurthe-et-Mosellans.

Je vous remercie.