Monsieur le Président,
Mes chers collègues,

Pas nécessaire d’être très long pour rédiger le bulletin de fin d’année de votre majorité plurielle en examinant votre CA 2017.

Votre action s’est inscrite dans le cadre d’une situation politique bouleversée :

► Par l’élection d’Emmanuel Macron et une coalition gouvernementale aux nombreuses réformes dérangeantes
► Par une très forte abstention de nos concitoyens aux élections leur donnant la voix pour des élus de formations politique diverses.

Dans ce cadre, vous-même, avez changé de monture pendant ce semestre électoral de Valls à Hamon et Macron parfois.

Ne pas vous ennuyer, mes chers collègues par une inflation de chiffres :

► Des recettes fiscales en hausse : 279,5 millions d’impôt et 207 millions d’euros (indirectes) contre 267 millions et 236 respectivement en 2016.
► Une baisse des dotations : 146,5 millions en 2017 contre 163,5 en 2016 et 183,2 en 2015. 36.7 millions en 3 ans.
► Des emprunts dont seulement : 38,4 ont été mandatés sur 75,5 inscrits en dépenses et en recettes 36,9 millions sur 106,8 inscrits
► Un sous-investissement inquiétant, 216 millions d’euros inscrit, 117 seulement mandatés soit 54 % à comparer aux 68 % de 2016.
► Des charges de personnel qui augmentent : en 3 CA ce sont plus de 5 millions d’euros malgré le discours sur la constance des effectifs.

Au-delà des chiffres, c’est l’appréciation de votre politique qui nous soucie.
Vous êtes un président urbain, celui de la ville :

► Un Schéma départemental d’accessibilité aux services publics que vous n’avez pas réussi à faire voter tant son contenu négocié entre vous et l’Etat faisait le lit de la disparition de nombreux services publics en milieu rural.
► Une politique d’entretien des routes dont la programmation fait apparaître tous les besoins insatisfaits et la réduction des moyens que vous lui accorder.
► Un mépris profond en décidant seul, avant toute concertation avec notre assemblée de porter la réduction à 80 km/h sur les routes départementales, alors que 30% des morts sont dû à l’alcool…1.000 morts par an contre 400 pour un coût de 6 millions
► Un abandon du soutien aux communes rurales avec des aides si faibles et si peu utilisées qu’on aurait souhaité la même démarche que celle des recours aux droits du RSA, pour les particuliers en raison du non recours des communes.

 

C’est le chant du cygne de nos communes que nous entendons sans cesse sur nos territoires. La ruralité ne sert qu’un discours consensuel. Vous aurez bientôt un aperçu des réponses au questionnaire que nous avons adressé aux maires de notre département, loin des superlatifs qui jalonnent, l’année durant, vos politiques.

Vous êtes un président dont l’action vous situe dans le discours et non dans l’action.

► Le Plan Collège Nouvelle Génération, n’est jamais qu’un plan d’entretien et de renouvellement classique des établissements. Prévu de 2012 à 2018, il devait être clos 2018 mais reporté 2026, avec des choix contestables d’implantation (Cirey-sur-Vezouze – Nancy).

► Le château de Lunéville, c’est peine à voir, depuis l’incendie de 2003, avec les moyens dont nous disposons :

♦ L’ensemble des huisseries et des ravalements attendent,
♦ Encore une nouvelle équipe de programmation de l’avenir,
♦ Un centre des cultures européenne qui vivote,
♦ Une orientation culturelle tournée exclusivement vers le passé et le 18ème siècle. De quoi réjouir les jeunes générations,
♦ Un centre de mémoires dont le nom pourrait nous la faire perdre par un choix d’implantation personnel et des déboires nombreux.
♦ Par un centre d’interprétation des Paysages dispendieux dont la fréquentation s’essouffle. Que dire de la ferme Vautrin ? Et de l’hostellerie ?
♦ Par une multiplication d’opérations d’expérimentation sur des territoires choisis dont la généralisation s’arrête à son expression dans nos délibérations.

Vous comprendrez monsieur le Président que nous serions étonnés de connaitre réellement l’avis de François, Suzanne, André, Maria, Léo et Babis qui affichent leur consentement sur des panneaux illustrant votre imaginaire publicitaire. Vous êtes déjà ailleurs ?

 

Jean LOCTIN