Que propose l’État pour faciliter la fluidité routière aux entrées de la métropole du Grand-Nancy ?

Session publique du 25 septembre 2017.

Question d’actualité de Luc BINSINGER :

(Conseiller départemental du canton de Jarville-la-Malgrange)

Monsieur le Préfet,

Grâce aux volontés conjuguées de l’État et des élus de l’agglomération Nancéienne, il a été donné naissance à la Métropole du Grand Nancy.

Aire de vie, d’études, de recherches, de commerces et de loisirs, notre Métropole organise son aménagement, sa vitalité et sa mobilité. Toutefois, les saturations routières qui environnent les entrées de cette aire métropolitaine sont souvent invivables et particulièrement dangereuses.

Ainsi, tous les rapports et nombreuses synthèses concluent par une congestion récurrente, handicapant lourdement le développement et pose de sérieux problèmes en termes de sécurité, de pollution et de qualité de vie.

Contrairement à la plupart des autoroutes françaises, l’A31 connait un trafic qui ne cesse d’augmenter.

En entrées urbaines, il est constaté, année après année des flux évolutifs de 1,8% à Velaine, +0,6% à Champigneulles, +0,87% à Clairlieu, +2,48% à Ludres tous véhicules confondus.
Le trafic poids lourds est à lui seul un véritable point noir.

Monsieur le Préfet, que propose l’État pour faciliter la fluidité routière aux entrées de la Métropole ?
Quelles actions anticipatrices, l’État compte mettre en place pour accompagner des projets à vocation économique et éviter de nouvelles problématiques routières? (exemple : l’ouverture d’un Centre Commercial à saint Nicolas de Port).

Quels moyens l’État s’apprête-t-il à mettre à disposition des collectivités pour éviter que l’environnement métropolitain ne souffre pas de l’augmentation récurrente du trafic poids lourds, source supplémentaire accidentogène ?

Luc BINSINGER

 


Réponse de Philippe MAHÉ :

Préfet de Meurthe-et-Moselle

Monsieur le Conseiller Départemental,

Vous soulignez l’augmentation du trafic routier aux entrées de la Métropole à l’origine d’augmentation de nuisances et, dans certains cas, de congestion.

A juste titre ont été constatés ces 15 dernières années entre +15 et +25 % d’augmentation de trafic selon les secteurs. Ces augmentations sont principalement générées par du trafic local supplémentaire de véhicules légers, le trafic poids lourd étant relativement stable depuis les années 2000.

Cette augmentation est majoritairement liée à la périurbanisation en seconde et troisième couronne de l’aire urbaine nancéienne qui ne cesse de s’étendre depuis une quinzaine d’année avec pour conséquence un trafic pendulaire accru en véhicules légers. Une consolidation de la stratégie de planification à l’échelle du ScoT Sud 54 doit permettre de faciliter le report sur les noeuds de transport collectif.

Vous citez la création du centre commercial à Saint Nicolas de Port, que vous connaissez d’ailleurs particulièrement en tant que maire de cette commune. Je me permets de vous rappeler que les services techniques de l’État avaient émis à l’époque de l’autorisation, en février 2012, un avis réservé. Les membres de la commission départementale d’aménagement commercial avaient pourtant, unanimement, émis un avis favorable. Le développement économique est vital, tout comme il est vital de raisonner conjointement Urbanisme et Mobilité, et non de manière séparée. C’est un impératif de développement durable.

Ceci étant précisé, l’État agit pour adapter son réseau :
L’État reste déjà prêt à encourager les initiatives permettant le développement d’offres de mobilités alternatives à l’usage individuel de la voiture qui permettrait d’inscrire encore davantage l’aire urbaine nancéienne dans une démarche de mobilité durable, avec la difficulté que l’échelle du bassin de vie nancéien s’étend, en matière de transports, au-delà des frontières actuelles de la Métropole.
Le projet A31 bis, qui vise à renforcer l’axe Nord-Sud du sillon lorrain inscrit dans un corridor européen, permettra, selon les solutions qui seront retenues à l’issue des travaux en cours, de décharger la traversée du Grand Nancy d’une grande partie du trafic de transit dont une part importante de poids lourds et par conséquent d’écrêter les trafics en heure de pointe.

A plus court terme, l’État, à travers la DIR Est, va très prochainement mettre en fonction le dispositif de Régulation Dynamique des Vitesses, entre Saint-Nicolas de Port et l’échangeur de Brabois : les panneaux que vous voyez sur l’autoroute A33 affichent actuellement de manière continue la limite de 110 km/h, mais cette limite évoluera au fur et à mesure des situations, ce qui devrait limiter les congestions, donc les accidents qui eux-mêmes génèrent des ralentissements. Cette limite de vitesse sera une limite imposée, et non une vitesse conseillée.

Enfin, des réflexions sont également engagées avec le Grand Nancy pour ce qui concerne le fonctionnement des échangeurs, en se concentrant en premier lieu sur le diagnostic de l’échangeur de Brabois qui pourra utilement être alimenté par les données issues de l’observatoire des trafics mis en place par l’État dans le cadre du projet A31 bis.