Session publique du 23 novembre 2020.

Question d’actualité de Michel MARCHAL

Conseiller départemental du canton de Baccarat

 

Madame la Présidente,

La situation sanitaire qui affecte notre pays n’est pas sans conséquences économiques. Si déjà des grosses difficultés apparaissent, le pire est devant nous.

Le débat d’orientation budgétaire, qui nous est soumis dans le cadre de cette session, nous révèle quelques éléments alarmants. Rendant le gouvernement totalement responsable, vous imaginez, fin 2020, un taux de chômage à 10.5%.

Par conséquent, le nombre de bénéficiaires du RSA, comme vous le prévoyez, sera en forte augmentation dans les mois à venir. Vous envisagez d’ailleurs un besoin supplémentaire de financement des AIS de 17M€.

En 2018, dans le domaine de la solidarité notre collectivité a souhaité être département préfigurateur pour la stratégie de lutte contre la pauvreté. Nous sommes à mi-parcours de ce plan et nous savons déjà qu’il se soldera par un échec. A l’évidence, les actions que vous mettez en œuvre ne peuvent en aucun cas réduire cette pauvreté. Les associations caritatives tirent un signal d’alarme. Le taux de pauvreté serait en très forte augmentation.

Concernant le RSA, depuis 2004, j’entends les discours de votre majorité. Discours plus ou moins véhéments selon la couleur du pouvoir politique national. Je constate dans ce DOB que vous envisagez une augmentation substantielle des crédits d’insertion.

Dans cette enceinte, nous avons entendu vos prédécesseurs demander un refinancement du RSA. Jusqu’à ce jour ils n’ont pas été entendus.

Récemment, le premier ministre, reconnaissant une asphyxie financière du département de Seine-Saint-Denis, s’est dit prêt à expérimenter une recentralisation du RSA. Je cite le premier ministre : »Je considère que l’on ne peut pas continuer à faire peser sur le contribuable local une dépense de solidarité nationale ».

La Seine-Saint-Denis ne serait pas la première à connaître une recentralisation du RSA, ce fut le cas en janvier 2019 pour trois départements ultramarins : la Guyane,  Mayotte et la Réunion.

Alors que notre collectivité revendique souvent le droit à expérimenter dans de nombreux domaines, je m’étonne de votre silence.

Alors, Madame la Présidente, êtes-vous favorable à cette recentralisation et avez-vous engagé des négociations dans ce sens ?

Deviendrons-nous territoire expérimental ?

Dans le cas d’une recentralisation, comment imaginez-vous notre politique d’insertion ? Ne craignez-vous pas une démotivation des départements ?

 

Je vous remercie de votre réponse.

Michel MARCHAL