Garantir l’égalité des chances dès le premier pas pour rompre la reproduction de la pauvreté

Session publique du 17  novembre 2018.

Intervention de Corinne MARCHAL-TARNUS:

Conseillère départementale du canton de Saint-Max

Monsieur le président,

chers collègues,

Ce rapport est issu de la concertation nationale lancée début 2018 et fait de notre département l’un des 10 territoires retenus pour être démonstrateur au niveau national.

Force est de constater qu’en Meurthe et Moselle la pauvreté colle aux familles de génération en génération, qu’il n’y parfois aucune mobilité géographique pour ces personnes prises dans le cercle infernal de la misère sous toutes ses formes

  • Un des constats d’urgence interpelle : les dépenses sociales ne suffisent pas pour faire reculer la pauvreté de notre société.
  •  L’un des cinq engagements nationaux semble le essentiel et urgent pour répondre à la pauvreté : « garantir l’égalité des chances dès le premier pas pour rompre la reproduction de la pauvreté(..)

En effet il apparaît bien que la pauvreté puisse se déterminer dans notre département dès la naissance, voire même avant. Qu’il est essentiel de suivre les futures mamans, les nourrissons, les jeunes enfants. Qu’il est essentiel de détecter le handicap dès la plus tendre enfance, qu’il faut amplifier les possibilités de diagnostics des troubles du langages et autres DYS avant la mise en apprentissage de l’écriture.Je m’attendais à trouver dans ce rapport des propositions d’actions innovantes, des propositions de partenariats diversifiés et resserrés,

  • Avec les structures petite enfance
  • Avec l’éducation nationale
  • Avec les CCAS
  • Avec la MDPH
  • Avec les instances judiciaires
  • Avec l’ARS

L’objectif étant de détecter ces enfants « invisibles ». J’ai donc parcouru les engagements en annexes :

  • Les engagements socles de l’annexe A s’adressent aux publics jeunes et adultes.
  • J’ai été particulièrement déçue des engagements de l’annexe B : On mêle le financement des actions de PMI / des actions de prévention spécialisée en direction des jeunes 18-25 ans/action sociale en faveur d’enfants scolarisés/ mobilisation des citoyens bénévoles. Le financement est pris sur un crédit affecté au social dans le cadre des CTS…qui avait déjà diminué de 29000€ entre 2017 et 2018. On y redéfinit la gouvernance territoriale et rôle des conférences territoriales de développement social.

Ces conférences existent depuis 2009….je ne vois pas en quoi l’organisation notamment, de 2 conférences plénières entre 2019 et 2021 qui vont je cite :

  • « présenter le déploiement de la stratégie(…) »
  • « présenter les éléments du diagnostic social(…) »
  • « définir des axes prioritaires du territoire sur les besoins prioritaires non couverts ou insuffisamment couverts et propositions d’actions visant à y répondre »

Dans mon langage de scientifique ce n’est pas de l’expérimentation mais de l’observation !

Et actions à partir de 2021 ? Pour beaucoup d’enfants ce sera déjà tard. Je regrette que l’annexe C ne propose pas de données qui concernant l’évolution de la pauvreté des enfants depuis la mise en place du plan de 2015. Je vous réitère ma déception devant les carences de ce rapport concernant les enfants les plus fragiles, qui nous renvoie certainement au schéma enfance famille déjà existant.

 

Corinne MARCHAL-TARNUS