Point de vue de la majorité sur l’implantation du CEPAL à Velaine-en-Haye

Session publique du 30 mars 2017.

Question d’actualité de Corinne LALANCE :

(Conseillère départementale du canton du Nord Toulois)

Monsieur le Président,

Lors d’un entretien avec mon collègue Jean LOCTIN, nous vous avions sensibilisé sur le choix d’implantation du CEPAL. Cet établissement dont les bâtiments considérés comme vétustes et malsains, fera très certainement l’objet d’une fermeture administrative de la part de monsieur le Préfet de Meurthe-et-Moselle.

Cependant, cette décision relève exclusivement du Président du Conseil Régional qui a eu la courtoisie de nous recevoir avec quelques collègues de notre groupe UDC afin d’évoquer ce sujet.

Tous les critères objectifs concourent au choix du site inoccupé de l’ONF de Velaine-en-Haye : occupation immédiate, grande capacité d’hébergement, amphithéâtres, multiplicité de formation, réserves foncières, cadre de vie agréable pour les apprenants et l’équipe éducative ; 1.000 étudiants passant chaque année par le CEPAL de Laxou.

Une majorité d’élus du Toulois soutiennent unanimement cette option répondant :

► à un juste équilibre entre l’aménagement du bassin de vie de Nancy et des territoires environnants, associant ainsi la parole aux actes.

► à une dépense deux fois moins importante, au moment où l’on demande aux collectivités territoriales de rationaliser les investissements dont les contribuables sont les premiers financeurs.

► à la réutilisation d’un site désormais vacant, financé par les contributions des communes qui avaient confié la gestion de leurs forêts à l’ONF.

Monsieur le Président, personne ne comprendrait que des critères subjectifs relevant de relations antérieures entre l’ONF et le Grand Nancy, soient de matière à fausser la décision d’implanter le CEPAL sur le site d’ARTEM.

La décision étant imminente, votre prise de position sera déterminante, vous, qui devez être vigilant quant à l’équilibre de l’aménagement de nos territoires. Les élus locaux et les habitants de ce territoire seront particulièrement attentifs au choix qui sera opéré.

Pouvez-vous nous confirmer votre soutien et votre intention de faire valoir votre position auprès du Président de la région Grand Est ?

Merci de votre réponse.

 


Réponse de Mathieu KLEIN :

(Président du Conseil Départemental)

Merci à Michèle PILOT et à Corinne LALANCE. Vous l’avez souligné, c’est un sujet extrêmement important. J’aimerais d’ailleurs rappeler qu’il y a quelques années, lorsque la Région Lorraine a envisagé des solutions alternatives à l’implantation des formations dispensées au CEPAL en Meurthe-et-Moselle, le Conseil départemental avait rappelé avec beaucoup de fermeté à Jean-Pierre MASSERET que nous n’accepterions en aucun cas le transfert des formations du CEPAL en dehors de notre Département.

Nous avions également porté auprès de lui le fait que la vétusté des locaux était un enjeu de plus en plus criant. Personne n’a oublié que la Chambre des Métiers elle-même, pendant de nombreuses années, a entretenu quelques ambiguïtés sur ses intentions vis-à-vis du CEPAL. La nouvelle direction de la Chambre des Métiers a pris le dossier à bras-le-corps et je m’en félicite. J’ai rencontré à plusieurs reprises Jean-Paul DAUL, le nouveau Président, pour m’entretenir avec lui des enjeux liés au CEPAL. Comme tous les élus, je suis régulièrement au contact de nombreux professionnels de notre Département qui, comme vous, m’interpellent sur cette situation devenue insupportable. Insupportable pour la qualité de vie de nos apprentis, insupportable pour la qualité de vie des enseignants qui exercent au CEPAL. C’est l’image de notre Département qui est aujourd’hui en cause.

Ce n’est pas de notre compétence mais nous sommes particulièrement soucieux du fait que les apprentis, en Meurthe-et-Moselle bénéficient d’un accueil de qualité et que les filières soient valorisées. C’est cette raison qui nous avait conduits à proposer à la Chambre des Métiers, voyant que ce débat ne trouvait pas d’issue positive, d’utiliser les locaux du collège Monplaisir de Vandœuvre. Cette hypothèse a d’ailleurs été examinée de très près par l’ancienne Région Lorraine, par la nouvelle Région Grand Est, par la Chambre des Métiers. Elle a été abandonnée faute de place. Le Département et ses équipes se sont fortement engagés depuis toujours pour aider la Chambre des Métiers à trouver une solution rapide.

Aujourd’hui, selon les informations dont je dispose, le campus de Velaine-en-Haye est en passe d’être libéré par l’ONF. Cette dernière s’installe ailleurs dans l’agglomération nancéienne. Ce campus présente, ainsi que vous l’avez indiqué toutes les deux, des caractéristiques intéressantes notamment en ce qu’il permet des extensions futures, en ce qu’il semble afficher des coûts de travaux inférieurs à ceux d’une localisation sur ARTEM et surtout il offre des délais d’installation qui semblent beaucoup plus rapide. Je dis qui semblent, car j’ai vu comme vous, une interview de Valérie DEBORD, vice-présidente de la Région Grand Est dans les colonnes d’un célèbre journal régional, indiquant que des études techniques étaient en cours et que la Région attendait de disposer de tous les éléments notamment pour mesurer les travaux de rénovation à réaliser ou non sur le campus de l’ONF. Ce qui se présente aujourd’hui comme étant des avantages compétitifs de ce campus, rapidité et moindre coût, doit pouvoir se confirmer. Sinon, le site ARTEM retrouverait un intérêt certain puisqu’il favorise la question de la mobilité des apprentis. Même si j’ai lu ce matin, comme je lis ce grand quotidien tous les jours, que des solutions seraient trouvées pour qu’en cas d’installation sur le campus de l’ONF, les élèves puissent facilement disposer de lignes de transport pour accéder au centre-ville de Nancy et ne pas être, entre guillemets, isolés sur ce site de l’ONF.

Mon principal souci est celui-ci. Je soutiendrai le projet qui se réalisera le plus vite. Je soutiendrai le projet qui se réalisera avec la moindre mobilisation des deniers publics. Je soutiendrai le projet qui favorisera la meilleure insertion de nos apprentis. Je n’ai aucune action ni sur le projet ARTEM, ni sur le projet ONF. Je considère que le projet ONF serait un beau projet métropolitain. Je l’ai dit à André ROSSINOT, nous sommes ici à la confluence d’enjeux territoriaux qui dépassent la question du CEPAL, à la confluence d’un dossier fondamental qui est celui de la Forêt de Haye. Je vous remets d’ailleurs le courrier que nous faisons parvenir au Ministre de l’Agriculture sur le sujet de la Forêt de Haye. Ce ne serait pas un recul pour l’agglomération nancéienne que de voir le CEPAL s’installer sur le site de l’ONF. Je ne veux pas que l’on regarde ce dossier avec des œillères territoriales ou politiques qui n’ont pas lieu d’être. Le seul intérêt est celui des apprentis, des enseignants et de la qualité de l’enseignement qui y sera dispensé. J’espère que mon rendez-vous prochain avec Philippe RICHERT sera fructueux concernant le coût réel des travaux de rénovation pour accueillir les apprentis, le coût réel de fonctionnement du site de la Forêt de Haye pour le CEPAL rapporté au coût prévisionnel de la construction d’un nouveau bâtiment sur le site ARTEM. Ce que je peux vous dire aujourd’hui, c’est que le choix n’est pas encore fait. Il y a beaucoup de rumeurs mais ce qui est important à l’heure actuelle, c’est d’objectiver ce dossier au maximum car nous ne pouvons plus accepter aujourd’hui que ce dossier traine et que les apprentis soient laissés dans cette situation absolument déplorable. Voilà le rôle qu’entend jouer le Département. Nous choisirons l’option la plus efficace, la plus rapide et la moins coûteuse.

Je vous remercie pour ces questions. Nous nous tiendrons mutuellement informés des évolutions de ce dossier qui devrait à présent être rapides.